- 23 octobre 2025
- by NSimon
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Une vie d’usine… et d’engagement
À 65 ans, fraîchement retraitée, Nadine revendique un parcours “modeste” mais résolument tourné vers les autres. Entrée dans l’industrie à 19 ans, elle a très tôt pris à cœur d’aider ses collègues à se former, à évoluer… et parfois à changer de voie. « Ça me faisait mal au cœur de voir toute cette jeunesse derrière une machine au SMIC ; je proposais des bilans de compétences pour ouvrir des perspectives », explique-t-elle.
Un plan social comme déclic
Victime d’un plan social, Nadine se retrouve en cellule de reclassement. Le choc : devoir créer un CV alors qu’“avant, on entrait, on faisait ses preuves, et on était embauché”. De cette épreuve naît une conviction : il faut rester au goût du jour, ne jamais s’endormir sur ses lauriers.
Bouger pour rebondir
Déterminée à rester dans son groupe industriel, elle accepte une mutation à 350 km, change de métier (de la céramique au verre) et… de vie. L’intégration n’a pas toujours été simple : nouveaux codes, nouvelles mentalités, et parfois des remarques qui la poussent à s’adapter sans renoncer à elle-même. « Je débarquais seule dans une autre région ; on me prenait pour une intérimaire… J’ai souvent eu l’impression de devoir peser chaque mot pour “rentrer dans le moule”. »
Militer, former, reconnaître les compétences
Syndicaliste, Nadine a vu des portes se fermer. « En 20 ans, seulement 20 € brut d’augmentation… j’y vois une discrimination », raconte-t-elle, consciente du “double plafond” : être femme et étiquetée syndicaliste. D’où sa ligne de conduite : proposer bilans de compétences et VAE à celles et ceux qui le souhaitent, pour valider l’expérience et se positionner. Elle pointe aussi un angle mort bien connu : le temps de délégation rarement compté dans l’évaluation annuelle, alors même que les élus doivent maîtriser juridique, gestion, RH… sans diplôme formel pour le prouver.
Droiture et exigence
Arrivée dans un nouvel établissement, elle n’hésite pas à “recadrer” certaines pratiques syndicales locales et à défendre un fonctionnement exemplaire. « Quand on est en responsabilité, on doit être droit du début à la fin. » Une posture qui ne la rend pas toujours “aimée”, mais qui sécurise les collectifs.
“Je l’ai fait pour moi” : une VAE jusqu’au bac… en 2023
Après des années à pousser les autres, Nadine s’applique le conseil : bilan de compétences, puis VAE jusqu’à la validation d’un niveau bac en 2023. « C’est une satisfaction personnelle, pour me dire : je me suis battue, j’ai fait tout ça. » Faute de soutien RH (“vous n’aurez jamais rien”), elle passe par Transitions Pro pour financer l’accompagnement et s’organise sur son temps, jusqu’à se rendre au travail l’après-midi du jour de son oral. Résultat validé… dès le lendemain !
Pourquoi l’AVPS ?
Nadine rejoint l’AVPS pour prolonger son engagement : aider les élus et mandatés à progresser, faire reconnaître leurs compétences et leur trajectoire. « Oui, on s’occupe des autres, mais il ne faut pas s’oublier. L’objectif, c’est d’ouvrir des opportunités et de faire reconnaître ce que chacun sait déjà faire. »
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Ce qu’on retient
- La formation et la VAE comme leviers d’émancipation, à tout âge.
- La reconnaissance des compétences acquises en mandat (trésorerie, juridique, gestion…).
- L’importance d’un accompagnement éthique et exigeant dans les instances.
Envie, vous aussi, de faire reconnaître vos compétences (bilan, VAE) ou d’accompagner vos élu·es vers la montée en puissance ? Contactez l’AVPS pour un premier échange (gratuit) et un plan d’action adapté.
« Il n’y a pas d’âge pour progresser. » — Nadine

